Contre le Glioblastome la recherche se mobilise

Dans le cadre de la journée contre le cancer 2023, le Pr Elizabeth Cohen-Jonathan Moyal, directrice de l’équipe RADOPT du CRCT, fait le point sur les recherches développées au CRCT contre le Glioblastome, tumeur cérébrale très agressive.

Le glioblastome, dont le nombre de nouveaux cas en France est estimée entre 3000 et 4000 cas / an, est la tumeur primitive du cerveau la plus fréquente de l’adulte. Les glioblastomes sont des tumeurs agressives, très infiltrantes, qui malgré un traitement combinant une chirurgie première lorsqu’elle est possible suivie par une association d’une radiothérapie et d’une chimiothérapie pour tuer les cellules cancéreuses restantes ,va très souvent récidiver car les cellules tumorales sont d’emblée très résistantes aux traitements ou s’adaptent pour y échapper. De plus, à l’instar d’autres tumeurs agressives comme le cancer du pancréas, le glioblastome présente un microenvironnement « froid », le rendant peu sensible aux immunothérapies. Cependant, des axes de recherches visent à étudier le moyen de transformer cet environnement froid en un environnement « chaud » et de permettre une action potentielle de l’immunothérapie, notamment par le biais de certains agents physiques comme la radiotherapie.  Récemment, un autre traitement réalisé en plus de la radiothérapie et de la chimiothérapie, cette fois par des champs électriques appliqués sur le scalp au niveau de la zone tumorale a permis d’obtenir une amélioration de l’efficacité thérapeutique et un gain en survie mais n’empêchant pas la récidive de survenir. Ce nouveau traitement a de plus la possibilité d’amplifier l’effet de la radiothérapie mais également de « réchauffer » le microenvironnement tumoral et de le rendre plus sensible à l’immunothérapie.   

Ainsi, le traitement du glioblastome est un challenge thérapeutique sur lequel de nombreuses équipes travaillent dans le monde.

Pour lutter contre le glioblastome, l’équipe RADOPT du CRCT dirigée par le Pr Elizabeth Cohen-Jonathan Moyal développe des approches de recherche clinique et fondamentale sur un mode transversal, de la recherche fondamentale à l’application clinique. Cette équipe associe des chercheurs en biologie, mais aussi en physique, des spécialistes de l’imagerie, des cliniciens de l’IUCT-oncopole et plus récemment des chercheurs en Intelligence artificielle.  Ces compétences réunies sur un seul lieu en fait une équipe à la pointe de la recherche sur le Glioblastome.

Ainsi, depuis de nombreuses années, afin d’améliorer les traitements des glioblastomes, cette équipe travaille sur plusieurs axes complémentaires en :

  1. Etudiant la compréhension des mécanismes par lesquels les cellules tumorales les plus agressives, les cellules souches résistent aux traitements et notamment à la radiothérapie par leur capacité à s’adapter.
  2. Mettant en évidence des gènes impliqués dans cette adaptation au niveau du métabolisme ou de la migration ou encore de leur transformation en cellules de vaisseaux sanguins, puis l’étude de l’effet de médicaments bloquant cette adaptation pour permettre une amélioration de l’efficacité de la radiothérapie.
  3. Etudiant l’effet des pesticides, facteurs connus pour augmenter le risque de survenue des glioblastomes, cette fois sur la résistance à la radiothérapie et à la chimiothérapie
  4. Etudiant les mécanismes de l’adaptation des cellules souches de glioblastomes aux champs électriques avec notamment la mise en évidence de voies communes de résistance à la radiothérapie et aux champs électriques qui pourraient être ciblées par des médicaments.
  5. Validant des résultats trouvés au laboratoire sur le suivi des patients traités pour un glioblastome par radiothérapie et ou champs électriques, notamment par un suivi de marqueurs sanguins et d’imagerie IRM métabolique et fonctionnelles.
  6. Mettant en place des essais cliniques issus des résultats du laboratoire associant ces nouvelles thérapies à la radiothérapie
  7. Développant des essais cliniques associant une radiothérapie de précision et une immunothérapie en cas de récidive du glioblastome
  8. Enfin, en analysant par Intelligence artificielle des données biologiques et d’imagerie permettant de prédire quel traitement est indiqué pour quel patient afin d’aboutir à un traitement personnalisé des patients atteints de glioblastome

Le CRCT associé à l’IUCTo sont à la pointe des essais cliniques contre le Glioblastome. Actuellement les équipes sont très impliquées dans l’étude de l’association des champs électriques à la radiothérapie tant au niveau fondamental en modélisant et étudiant les effets de ces associations sur les cellules souches de glioblastome ainsi que la façon d’améliorer l’efficacité de cette combinaison, mais aussi au niveau clinique à travers leur forte implication dans le traitement des patients par ces associations dans le cadre d’un essai clinique international. Enfin, Afin de détecter le plus rapidement possible un début de résistance à la radiothérapie et aux champs électriques, ces équipes développent aussi des études biologiques sanguines et d’imagerie capables de mettre en évidence de façon précoce avant les examens classiques cet échappement thérapeutique, dans le but d’adapter plus rapidement les traitements.  

En conclusion le Glioblastome est un cancer rare mais très agressif. La mobilisation combinée des forces de la recherche fondamentale et de la recherche clinique en total continuum au sein du CRCT et de l’IUCT-Oncopole permettent en permanence de mieux comprendre cette pathologie et d’offrir aux patients de nouvelles thérapies issues de leur recherche ainsi que dans le futur des traitements personnalisés. 

Le micro environnement tumoral, un facteur clé dans la recherche de nouveaux traitements

Le microenvironnement tumoral désigne l’ensemble des cellules et des facteurs environnementaux qui entourent et influencent les cellules cancéreuses dans une tumeur. Il comprend des cellules normales telles que les cellules de la paroi vasculaire, les cellules immunitaires et les cellules de la matrice extracellulaire, ainsi que des molécules telles que les cytokines.

Ce microenvironnement peut avoir un impact important sur la progression du cancer, en fournissant des signaux qui peuvent aider les cellules cancéreuses à survivre et à se développer. Il peut également influencer la réponse du cancer aux traitements, comme la chimiothérapie et la radiothérapie. Les études sur le microenvironnement tumoral sont donc importantes pour comprendre les mécanismes sous-jacents de la progression et de la résistance thérapeutique des cancers afin de développer des nouvelles armes thérapeutiques.  

Centre de Recherches en Cancérologie de Toulouse

Centre de Recherches contre le Cancer de Toulouse (Oncopole)

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