Septembre Turquoise : Recherche et découvertes pour mieux lutter contre les cancers gynécologiques
Les cancers gynécologiques regroupent, par ordre de fréquence, les cancers de l’ovaire, de l’endomètre, du col de l’utérus et, de manière plus rare, les cancers du vagin et de la vulve (Figure 1). En France, ils représentent plus de 17000 cas par an pour près de 8000 décès.
Parmi ces cancers, le cancer du col de l’utérus est presque entièrement imputable à une infection par le papillomavirus humain (HPV) contre lequel il est possible de se prémunir par une vaccination.
Le traitement des cancers gynécologiques est généralement la chirurgie associée à la radiothérapie et la chimiothérapie. Cette dernière a longtemps été composée de molécules peu spécifiques ciblant les cellules en prolifération et pour lesquels de nombreux phénomènes de résistance surviennent. Dès lors, la priorité a été de trouver des médicaments permettant de sensibiliser les patientes à la chimiothérapie ou de mettre en évidence de nouvelles cibles thérapeutiques.
La dernière décennie a permis l’arrivée des thérapies ciblées et des immunothérapies dans l’arsenal thérapeutique. Ces dernières (inhibiteurs du checkpoint immunitaire) ont récemment obtenu l’autorisation de mise sur le marché dans le cancer de l’endomètre et du col de l’utérus, et ouvrent la piste à de nouvelles combinaisons thérapeutiques dans les cancers gynécologiques.
Focus sur le cancer ovarien :
Le cancer ovarien se caractérise par une détection à stade tardif où la maladie s’est déjà disséminée dans le péritoine et cause, dans la majorité des cas, l’accumulation d’un liquide inflammatoire appelé ascite. Ce matériel, facile à prélever, est pour le moment sous-utilisé en clinique. L’équipe SigDyn du CRCT (dirigée par Julie Guillermet-Guibert) a récemment montré qu’imager ces ascites permet de visualiser le nombre d’agrégats tumoraux qui s’y trouvent, et que leur nombre permettrait de prédire la survie des patientes (Thibault et al., Journal of Ovarian Research, 2025)(Figure 2). Ces résultats doivent être confirmés dans une étude prospective sur un nombre plus important de patientes. Ils ouvrent la voie à l’utilisation de l’ascite comme outil diagnostic pour les patientes atteintes d’un cancer ovarien.
10 à 15% des patientes atteintes de ce cancer présentent une mutation des gènes BRCA1 ou BRCA2. L’essor des thérapies ciblées, et notamment de l’olaparib, inhibiteur de PARP, a révolutionné la prise en charge des cancers de l’ovaire en permettant d’améliorer la survie des patientes porteuses d’une mutation de ces gènes.
De nombreuses études porteuses d’espoir ont permis de mettre en évidence des médicaments permettant de sensibiliser les patientes atteintes de cancer ovarien aux chimiothérapies classiques tels que les SMAC-mimétiques (inhibiteurs d’inhibiteurs de l’apoptose) ou encore des inhibiteurs de PI3K (Alpelisib, travail de l’équipe SigDyn, Thibault et al., Scientific Reports, 2025).

Centre de Recherches contre le Cancer de Toulouse (Oncopole)
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